Petit patrimoine à Lourmarin
Nous avons pour objectif de recenser l’ensemble des éléments du petit patrimoine qui font le charme du village de Lourmarin et de son terroir. Il suffit de faire quelques promenades pour saisir quelques-uns d’entre eux. Nous vous invitons à faire de même et d’envoyer vos expériences sur ce site pour compléter le travail collectif que nous sommes en train de réaliser.
Le Grand Tour est un des parcours privilégiés que tout Lourmarinois a effectué au moins des dizaines de fois dans son existence. Il part du château pour rejoindre les basses prairies (autrefois quartier des Basses Praderies) et plonge sur l’Ayguebrun. Du pont aval on peut choisir à gauche une montée raide qui mène à la frontière entre Puyvert et Lourmarin, ou tout droit emprunter le chemin de la montée de Poutoutou. Ces deux chemins se rejoignent sur le piémont du Luberon en faisant le tour de la Collette. Après avoir emprunté le pont amont de l’Ayguebrun et passé Château Fonvert, on rejoint le Rayol et sa superbe allée de platanes.
Voici quelques-uns de ces éléments remarquables du paysage de Lourmarin. Mais avant de présenter quelques-uns d’entre eux, il faut évoquer dans un premier temps, les murs en pierre sèche qui parsèment le parcours et interrogent le regard. Ils sont nombreux, souvent en très mauvais état quand d’autres, plus rares sont des exemples magnifiques de cette architecture traditionnelle.
Ces murs qu’ils soient de soutènement – prévenant la chute des terrains – ou de frontière – délimitant la route ou des parcelles, sont parfois tellement mêles à la végétation qu’on les croit intimement mariés. Ils offrent alors au regard des paysages d’une grande beauté plastique, témoignage d’une lutte de centaines d’années entre l’homme et la nature.
Certains murs sont même en grand danger comme ceux qui s’effondrent parfois depuis quelques temps chemin du Roucas.
L’état des murs comme celui des chemins de Lourmarin est un des points importants de la défense du patrimoine du village. On ne quittera pas ce terrain sans illustrer la problématique des murs par l’exemple du superbe mur de soutènement de Pierrouret avec sa pierre de coin surplombant la route et qui sert à l’écoulement de l’eau de pluie.
Pigeonnier, puits, aqueduc et cimetière, quatre types de patrimoines lourmarinois sur le Grand Tour
Le faux pigeonnier des Boulle
Au coin des chemins de Vitas et du Roucas, sur la gauche en descendant, le regard est attiré par un colombier de taille modeste. En fait, il s’agit d’un colombier factice, mais édifié et décoré à la manière d’un vrai colombier. Aucun oiseau ne peut y nicher, ses trous étant bien trop petits. on peut y voir des carrelages tout autour des faux orifices qui empêchaient les oiseaux de s’accrocher au mur.
Ils ne pouvaient se tenir que sur les perchoirs installés à la perpendiculaire du mur en dessous des carrelages. Il a ainsi tout d’un grand colombier. Des Lourmarinois nous ont affirmé qu’il existait déjà lorsqu’ils étaient enfants, ce qui remonte au plus tôt aux années 1950. Peut-être date-t-il de l’entre-deux-guerres ? D’autres lecteurs pourront nous préciser la date de sa construction.
Son intérêt ne réside pas seulement dans ses qualités décoratives, mais dans le fait qu’il surmonte un bassin – une porte en bois empêche que l’on y voit de plus près. Il témoigne du rapport très étroit qu’entretiennent les basses prairies avec le système d’irrigation qui y a été installé il y a plus de deux siècles et qui fonctionne encore partiellement.
Le puits en haut du Poutoutou
En haut de la Collette, après avoir emprunté le chemin du Poutoutou qui monte du pont aval sur l’Ayguebrun, on atteint un point de vue d’où l’on peut admirer le sommet du Grand Luberon avec le plateau des Lauzières et deviner l’entrée de la combe. Un magnifique puits en pierre sèche qui contient encore de l’eau marque le paysage de son empreinte avec ses vignes et ses champs d’oliviers.
Le pont canal du Tournail
En empruntant le chemin qui traverse vers la droite les Basses prairies, après avoir descendu la pente qui mène au rayer ou rayet (affluent de l’Ayguebrun) on passe devant un témoignage des efforts menés par les Lourmarinois pour maîtriser l’eau. En 1874, le très petit pont canal du Tournail sert à alimenter les Basses Prairies dans sa partie nord.
L’entrée d’un cimetière familial protestant
Avant de finir la promenade, en face du grand champ de jeunes oliviers devant le grand bassin que l’on aperçoit en bas du contrefort du bois, une petite porte en bois ouvre sur un escalier de pierre complètement gagné par les herbes folles. C’est là que se trouvent des pierres tombales de la famille Bertin, comme nous l’a confirmé Thierry Laigle, auteur avec Christiane Aguitton et Magali Bourgue d’un article sur Les cimetières familiaux – Un patrimoine à préserver, publié dans le numéro de La Valmasque (revue de AEVHL) consacré à Lourmarin (bulletin 110, été 2021)