Le patrimoine n’est pas un regard passé et passif sur les temps anciens
Vivre à Lourmarin, c’est vouloir vivre dans un environnement remarquable par sa situation, son charme visuel, c’est aussi porter attention aux détails qui distinguent les bâtiments, les rues, les murs et les jardins. C’est en conséquence vouloir vivre dans une atmosphère qui, malgré les aléas de l’existence, la crise sociale, la guerre qui gronde aux portes de l’Europe, s’appuie sur la présence d’un patrimoine historique et architectural exceptionnel.
Un patrimoine qui fait l’objet d’une offensive en règle – fortuite ou concertée, l’avenir le dira – sous la forme d’une forte pression hôtelière exercée par des groupes financiers aux projets mirifiques, et semble-t’il vus par la municipalité comme une voie de développement économique et social possible du village. Récemment, des Lourmarinois se sont émus et inquiétés de ces perspectives dont le premier acte est de mettre à mal notre patrimoine, un des biens communs et essentiels à la population lourmarinoise. Nous venons d’en voir les premiers effets dans la destruction de l’intérieur de la maison du 5 place de la Fontaine promise à un avenir de boutique-hôtel pour touristes fortunés. Nous avons freiné une transformation tout aussi dommageable avec le retoquage du projet de grand hôtel dans le domaine arboré du Galinier, «poumon vert» s’il en est pour les Lourmarinois.
Vivre à Lourmarin dans le respect de son patrimoine aux multiples facettes est notre objectif. Le patrimoine n’est pas un regard passé et passif sur les temps anciens, sa défense et sa protection seront les conditions inestimables de pouvoir vivre dans un autre Lourmarin.
C’est ce patrimoine matériel et immatériel auquel nous tenons et que nous avons décidé de défendre contre les intérêts privés qui tentent de nous imposer un mode de vie de consommateurs aveugles et sourds, cernés par les activités mercantiles. Vivre à Lourmarin ce n’est pas cela.
Association Lourmarin Culture et Patrimoine
Quelques nuances de patrimoine
Le patrimoine matériel des villes et villages de France est soumis à de nombreuses réglementations. Il y a le patrimoine protégé et reconnu par l’État et ses différentes instances administratives et celui qui ne l’est peu sans compter celui qui l’est moins encore.
À Lourmarin, il y a sept sites protégés par leur inscription aux Monuments historiques (base Mérimée du Ministère de la Culture) : le château Renaissance, le Temple protestant, le château et parc de la Corrée, l’ancien hôtel de Girard. l’atelier de forge, la fontaine publique et à l’extérieur du village proprement dit le pont à coquille franchissant l’Aigue-Brun.
Dans l’Inventaire topographique du Pays d’Aigues publié par le ministère de la Culture et de la Communication en 1981, trente-trois bâtiments sont répertoriés, dont la maison sise au 5, place de la Fontaine.
C’est également le même chiffre qui est atteint dans l’énumération listée lors de l’élaboration du PLU de la commune de Lourmarin (page 92-93) qui identifie «les éléments de paysage (patrimoine bâti) à préserver». Mais nombre de lieux présents dans l’Inventaire ne sont pas concernés par ceux du PLU au titre des éléments de patrimoine identifiés au titre de l’article L.151-19 du Code de l’Urbanisme.
Quant à la base de données Mérimée, elle consacre plusieurs dizaines de fiches de descriptifs de lieux et objets remarquables situés à Lourmarin dont les propriétaires sont publics ou privés selon les cas.
Sans oublier tout le petit patrimoine (puits et sources, ponts et restanques) disséminé sur le terroir et le village, fruit du labeur et des attentions des Lourmarinois du passé et d’hier qui font la beauté et l’harmonie qui y règne entre le ciel et la terre.
C’est à tout cela que les Lourmarinois sont attachés et nous invitons tous les Lourmarinois à répertorier et à protéger contre l’inconscience, la légèreté et la suffisance de certains.