Des terres pour les jeunes agriculteurs ?
Le 31 janvier 2023, la Safer* PACA a notifié l’acquisition en cours de presque 2 ha sur notre commune de Lourmarin.
Une partie sur les Basses Prairies, l’autre aux Ferrailles. Nous avons donc, d’un côté, contacté la Safer pour connaitre l’identité du futur acquéreur, l’utilisation envisagée des terres et leur prix. L’organisme nous a indiqué, pour la bande de terre des Basses Prairies, une acquisition par la commune de Lourmarin, à 1,50 € le m2, l’objectif déclaré étant de les mettre en réserve pour des candidats agriculteurs. Pour les parcelles des Ferrailles, embrousaillées, la mairie, acheteuse aussi, a déclaré à la Safer vouloir en faire « un poumon vert », prix : 1,50 € également. Les voisins des parcelles, inquiets, sont allés également à la quête de renseignements auprès de la commune : ces achats se feraient dans le cadre d’un contrat moral passé avec le vendeur d’une bande de terre acquise par la municipalité pour la mise en œuvre d’une entrée de village (CR conseil municipal d’octobre 2022). Nous pensions avoir des précisions pendant le conseil municipal du 20 février 2023, qui avait dans son ordre du jour : « Délibération relative aux acquisitions foncières de divers terrains », il a reporté la communication à mars.
Le désir de la commune de préserver et d’investir dans les terres agricoles est louable. Afin de répondre au principe d’égalité, il serait souhaitable que les publicités soient bien visibles et que la sélection d’éventuels candidats agriculteurs, se fasse à travers des critères rendus publics et totalement transparents. La notion de « poumons verts** », transformant des « friches*** » agricoles en espaces verts entretenus, nous éloigne de la préservation de la biodiversité. Notre commune rurale est bordée de terres agricoles et de forêts, une vaste partie est en zone Natura 2000, elle adhère à la charte du Parc Naturel Régional du Luberon. La remise en culture des « friches*** » agricoles, passe par des pratiques agroécologiques, des cultures diversifiées en bio, de l’agroforesterie, qui créent des niches de biodiversité et ont un impact carbone négligeable voire positif.
* Les Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural), sociétés anonymes, sans but lucratif, ont été créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960. Leurs objectifs initiaux consistaient à réorganiser les exploitations agricoles, dans le cadre de la mise en place d’une agriculture plus productive, et à installer des jeunes. Depuis les origines, la société a évolué, l’appui au développement durable dans l’agriculture et dans les territoires se généralise, l’urbanisation s’étend, les terres agricoles sont utilisées à d’autres fins et la mission des Safer s’est élargie. Les Safer développent toujours l’agriculture, mais elles protègent également l’environnement, les paysages, les ressources naturelles telles que l’eau et elles accompagnent les collectivités territoriales dans leurs projets fonciers.
Contact Safer Vaucluse :
Chef du service départemental : Fabrice Triep Capdeville
Maison de l’Agriculture, Site Agroparc, 84912 AVIGNON CEDEX 9
Tél. : 04 88 78 00 84 – Mail : dds84@safer-paca.com
** Qu’est-ce qu’un poumon vert ?
« Poumon vert » est une expression anthropomorphique souvent utilisée pour caractériser les grandes forêts tropicales, voire les forêts en général, dans la mesure où elles fixent le CO2 atmosphérique grâce à la photosynthèse. Elle fut popularisée dans la seconde moitié des années 1980 avec la prise de conscience internationale de la déforestation de l’Amazonie : cette dernière étant alors désignée « poumon vert de la planète ». Depuis les années 2000, avec la médiatisation croissante de l’expression, « poumon vert » est souvent employé à d’autres échelles, de façon abusive : « poumon vert de l’Île-de-France » pour la forêt de Fontainebleau, « poumon vert de Paris » pour les bois de Vincennes ou de Boulogne. De même, de nombreuses municipalités utilisent le terme dans un cadre de marketing territorial pour justifier le verdissement de telle ou telle place ou avenue… Concernant les villages de campagne comme Lourmarin, ce terme n’est pas adapté si ce n’est dans une perspective critique.
Source : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/poumon-vert
*** Friches
Certaines cultures et terrains agricole, laissant intentionnellement une place aux plantes spontanées sauvages, sont qualifiés, à tort de friches. Une « friche » n’est qu’une étape vers l’évolution d’un écosystème qui trouvera naturellement équilibre et capacités à s’adapter y compris au contexte climatique.
Attention JPJ nous ne savons pas qui vous êtes :
Une commune a la possibilité, sur le fondement de l’article 1382 du code civil, de demander réparation d’un trouble manifestement illicite en raison d’un risque de confusion dans l’esprit du public
Lisez l’excellent livre de Roberto Saviano (l’auteur de Gomorra) : « Crie-le ! », 30 portraits pour un monde engagé chez Gallimard.